Le ballon rond manque cruellement à Patrice Detienne : "Il est temps de replonger"
L’ancien gardien se laisserait bien tenter par une première expérience comme entraîneur principal
- Publié le 07-11-2018 à 10h33
- Mis à jour le 07-11-2018 à 12h20
L’ancien gardien Patrice Detienne se laisserait bien tenter par une première expérience comme entraîneur principal
Formé au RWDM, Patrice Detienne a connu une carrière bien remplie, que ce soit à l’échelon provincial ou national où il a tout de même évolué durant plusieurs saisons en D2. Après avoir rangé les gants à l’âge de… 46 ans, il s’est reconverti dans une carrière d’entraîneur des gardiens, qui l’a notamment conduit au RWDM, lors de la saison du renouveau du club. Après un break, il se dit prêt à reprendre le chemin des terrains.
Patrice, quel souvenir gardez-vous de votre dernière expérience au RWDM ?
"Je suis très content d’avoir pu vivre la renaissance d’un club où j’avais fait toutes mes classes, qui m’avait laissé un souvenir de gosse assez agréable. Je me suis un peu moins retrouvé dans ce RWDM new age mais c’est normal puisque j’ai grandi et que le monde du football a changé. J’aurais pu prolonger au RWDM mais j’avais envie de prendre un peu de recul avec le monde du football, déçu par les attitudes de certaines personnes à Molenbeek mais aussi dans l’équipe où je dépannais de temps à autre. Le football d’aujourd’hui a changé, ce n’est plus celui qui m’a permis de vivre mes plus belles années."
Vous avez été contacté par d’autres clubs ?
"Il y a eu quelques touches. Anderlecht m’a proposé de travailler chez les jeunes à Neerpeede mais j’ai décliné car je n’étais pas prêt à consacrer autant de temps. Il y a aussi eu des propositions en provinciales mais je ne retrouvais pas les affinités nécessaires."
Vous avez définitivement tourné la page football ?
"Pas vraiment puisque je rejoue en vétérans. Le football commence doucement à me manquer et je me dis qu’il est temps de replonger."
Quel genre de challenge vous ferait replonger ?
"Entraîner les gardiens reste ma spécialité mais au fond de moi, j’ai envie de me tester dans la peau d’un entraîneur principal. Lorsque j’étais joueur, j’ai souvent été capitaine, j’ai toujours eu ce rôle de leader et du coup, je me demande si je suis taillé pour devenir entraîneur principal d’une équipe. Peu importe le niveau, j’ai envie de me lancer dans ce challenge car c’est quelque chose qui manque dans ma carrière."
D’autant que vous avez eu l’occasion de travailler avec quelques pointures…
"J’ai eu la chance de côtoyer énormément de joueurs du top comme Nico De Bree, Johan Boskamp ou encore Jan Ruiter. J’ai aussi appris de chaque entraîneur que j’ai croisé et j’en garde une certaine expérience que j’ai envie de partager."
Des terrains au mont Ventoux
S’il a rangé les gants il y a quelques mois seulement, Patrice Detienne les sort à nouveau tous les samedis, en vétérans. “C’est un moment de plaisir, avec les amis, les anciens. L’occasion de retrouver cette mentalité qui a disparu du football actuel.”
Et malgré les années qui passent, les réflexes restent là. “On voit que je n’ai plus joué depuis un an. J’avais un peu perdu mes repères, mais physiquement, je suis toujours bien.”
Il faut dire que Patrice Detienne est un grand sportif dans l’âme. Car le football n’est pas sa seule passion. “Je suis un grand amateur de vélo de course. Une passion que j’ai depuis tout jeune mais qu’il était difficile de combiner avec le football. Aujourd’hui, dès que j’en ai l’occasion, je monte sur mon vélo, notamment en vacances. J’ai d’ailleurs gravi le mont Ventoux et j’adore ça. Le vélo, c’est l’occasion de se surpasser, d’aller au bout de soi-même, un peu à l’image du joueur de caractère que j’étais.”
Il a éliminé Anderlecht en Coupe de Belgique
Du RWDM à Dender en passant par l’Olympic, Patrice Detienne a connu une carrière riche La carrière de Patrice Detienne, elle fut longue et bien remplie. De ses années de formation au RWDM à ses expériences en D2 avec l’Olympic ou Dender, le gardien a tout connu, ou presque. “J’ai connu la grande époque du RWDM, notamment avec Boskamp. Ça a été des années magnifiques même si je n’y ai pas reçu ma chance en équipe première. J’ai accepté et j’ai pu rebondir à Etterbeek, Lembeek et puis il y a eu le grand saut vers la D2 avec le Racing Jet de Bruxelles où j’ai côtoyé de grands joueurs.” Après un retour à Lembeek, il y a eu ces quatre années à l’Olympic. “Je garde un très bon souvenir de ces années dans une région attachante, avec de grands joueurs comme Brogno et de grands moments sportifs. Je pense notamment à ce derby carolo contre le Sporting Charleroi, disputé devant 15.000 personnes ou encore à ce titre de champion en D3.”
Et puis il y a eu ce passage à Dender, marqué par cette inoubliable victoire aux tirs au but contre le grand Anderlecht. Un souvenir qui date de 20 ans déjà mais qui reste intact dans la mémoire de Patrice Detienne. “Éliminer Anderlecht aux tirs au but, en tant que Bruxellois, ce fut un grand moment. C’est un peu grâce à ce match que j’ai pu me construire une petite notoriété. Ce match contre Anderlecht reste un match de référence.”
Une qualification qui allait pourtant lui coûter cher par la suite. “Ce match a aussi sonné le glas de ma carrière à l’échelon national puisque deux mois plus tard, au tour suivant contre Liège, je me suis déchiré les ligaments croisés du genou. J’avais 33 ans et ça m’a été un peu fatal.”
Même si le gardien a pu rebondir et poursuivre sa carrière pendant 13 années encore. “J’ai encore pu vivre de belles années à l’échelon provincial pour finalement m’arrêter à près de 46 ans. Je suis content d’avoir pu jouer aussi longtemps.”
Avant d’embrasser une carrière comme entraîneur des gardiens. “C’était la suite logique car j’avais envie de découvrir cette facette du métier d’entraîneur.”
De quoi boucler une carrière sans regret ? “J’aurais pu signer au Sporting Charleroi mais j’ai dû faire un choix entre la vie sportive et professionnelle. J’ai opté pour la sécurité et au final, ce fut le bon choix.”